« Faire cela semblait inévitable, d'une certaine manière », songe J. Willgoose, Esq. « Dans ma tête, ça ronronnait et pulsait depuis longtemps, même avant Every Valley – ce lieu fascinant, contradictoire et séduisant. Je savais que l'album parlerait de la ville, de son histoire et de ses mythes, et que j'allais m'y installer. C'est donc une histoire assez personnelle. C'est devenu un album sur le fait de déménager à Berlin pour écrire un album sur des gens qui déménagent à Berlin pour écrire un album… »
Si l'utilisation de l'électronique et du rock guitare déchaîné par PSB reste familière, Bright Magic utilise les samples et la langue anglaise avec parcimonie. L'album diffère de leurs précédents albums par d'autres aspects : moins linéaire et narratif, il s'agit plutôt d'un portrait impressionniste d'une ville, de A à Z. Une sorte d'éclair de génie s'est produit en novembre 2018 lorsque Willgoose a entendu Wochenende (ou Weekend), l'œuvre radicale de Walter Ruttmann sur bande sonore berlinoise, échantillonnée sur trois morceaux de Bright Magic. Créée en 1928, cette œuvre associait discours, enregistrements de terrain et musique pour créer une évocation sonore de la ville. Déterminé à intégrer ces fragments disparus à de nouvelles sources sonores manipulées, il s'est lancé dans la création de son propre Wochenende, un drame narratif pour les oreilles qui décode et concrétise les rêves de Berlin qu'il avait construits dans son esprit.